2008

Août

Chers amis,

Avant la pose de la toiture nous avons parachevé la construction de trois rangées des briques qui étaient prévues au dessus du linteau et nous sommes entrain de couler un petit béton de couronnement au dessus de tous les murs comme vous le voyez sur les photos. Ce petit béton joue un rôle très important comme support dans la répartition
de la charge de la toiture sur les murs. Si nous ne la posons pas, certains murs qui supportent plus la charge que d'autres vont, en peu de temps, connaître des fentes qui vont aller du dessus vers le bas. Cela est exigé dans toutes les constructions des grands bâtiments. Il nous fallait donc pour cela du ciment, des graviers, des planches
etc... tout cela entraine bien entendu les dépenses que nous vous transmettons dans le rapport en annexe. Le travail est en cours mais va prendre fin cette semaine. Il nous faudra alors nous attaquer à la toiture proprement dite, si cela était possible au courant de la
semaine prochaine. Nous souhaiterions que l'achat des matériaux pour la toiture se fasse en bloc et que le travail se fasse également rapidement cela pour éviter que le bois de la charpente ne puise subir la détérioration sous l'effet de la chaleur et l'humidité. La
charpente de ce bâtiment exige beaucoup de précision et une bonne technique de travail vu la complexité du bâtiment. Le montant qui nous reste ne nous permettra pas de réunir tout ce qu'il faut pour attaquer le travail de la charpente. Nous attendons donc un autre
apport pour commencer la charpente.

Nos salutations à tout le monde.

Pierre KABISHI

Juillet

Chers amis,


Je vous transmets les photos du linteau fini ainsi que la facture de la main d'oeuvre signée par la construction. En annexe il y a, comme promis le devis de la toiture et du plafond.

Nous avons tourné dans les quincailleries de Lubumbashi depuis 3 jours pour vérifier les prix des matériaux compris dans les devis, la situation est telle que je ne peux pas faire autrement que vous présenter ces devis-là. J'en ai discuté avec le constructeur pour
tenter de diminuer un peu la valeur mais il nous est impossible d'aller en dessous de cette valeur là sans porter atteinte à la bonne réalisation du travail, cela compte tenu de la variation des prix sur le marché.

Sinon à notre niveau nous faisons ce qui est à notre pouvoir pour que le projet s'achève le plus vite possible avant la tombée de la pluie.

Tout en attendant vos réactions, veuillez recevoir nos salutations
très cordiales.

Pierre KABISHI

Juin

Chers Amis,

Nous venons de terminer la pose du linteau. Ce linteau que nous venons de mettre en place est un support important pour le bâtiment et particulièrement pour la toiture. Vu la dimension du bâtiment, ce travail devait minutieusement être réalisé par des techniciens spécialisés en maiètres de construction, cela pour réaliser un travail appréciable et garantir à l'édifice une bonne résistance contre les orages et les vents qui sont fréquents ici chez nous. C'est pourquoi nous avons fait appel aux techniciens qualifiés de la société de la place pour la pose du linteau. Ils ont réalisé ce travail pendant leur temps libre; ce qui a prolongé un peu le temps qui était prévu pour ce travail.

Avant la pose du linteau, ils ont contrôlé et testé la résistance des colonnes. Les quatre colonnes en bloc ciment (qui portent des flèches sur les photos) avaient des fissures et nous les avons remplacés par des colonnes en briques de petite dimension.

Maintenant nous pouvons nous concentrer sur la pose de la toiture et le plafond, le crépissage des murs et la mise en place des portes et fenêtres, les installations électrique et sanitaire.

Contrairement à la pose du linteau, la toiture ne prendra pas beaucoup de temps.

Je vous transmets les devis revus et révisés pour la toiture ainsi que le rapport des dépenses faites.

NB : Vous remarquerez sans doute que les achats se sont effectués par petit lot au fur et à mesur pour raison de sécurité.

Avec toutes mes salutations à tous,

Pierre KABISHI

Avril

Bonjour à tous,

Voici longtemps que vous n'avez plus eu de nos nouvelles.

A notre grand regret, les travaux n’ont malheureusement pas pu avancer beaucoup en 2007. Ceci est dû aux difficultés de trouver des matériaux à des prix corrects et aux difficultés politiques du pays. 2008 démarre cependant avec de bonnes nouvelles : une commande de bois à prix raisonnable est en train de se finaliser via la Zambie. Si les fonds suivent, le bâtiment devrait pouvoir avancer comme en 2006.

Nous voici dès lors repartis pour une année pleine d'activités !

Mars

Le journal de voyage au congo de Jacques Delpérée

Visite du dispensaire le 2 mars

Le vendredi 22/2


6 :20 : la navette vient nous prendre à domicile pour nous mener à l'aéroport avec nos 90 kg de bagages et cadeaux répartis en 5 paquets Nous partons un peu à l'aventure, car nous avons donné carte blanche à nos amis sur place pour arranger le séjour en fonction des possibilités.

8 :10 Arrivée à Zaventem, enregistrement, douane., sans problèmes
10 :35 Nous décollons en retard. Excellent voyage, car l'avion est loin d'être complet. Nous faisons escale à Yaounde (Cameroun) un peu avant le coucher du soleil, sous une forte chaleur

19 :30 Atterrissage à Kinshasa. Après récupération (facile) des bagages, nous sommes accueillis par nos amis (Elie, Josée et Evariste) et, après un repas en commun , nous logeons dans la commune de Kinshasa-Limete chez les Sœurs franciscaines Stigmatines. Nous sommes surpris de voir Sirius au zénith dans le ciel étoilé.

Le samedi 23/2


9 :30 Rendez-vous avec Sr Charlotte (Sœurs de la Charité de Namur) qui s'occupe d'orphelins à Masamuna (dans le Bandundu).

10 :00 Visite avec Elie de son centre de recyclage, sous la pluie. (c'est la fin de la saison des pluies). On nous explique le fonctionnement du ramassage, du tri, du nettoyage, du broyage , du stockage et du recyclage du PVC.

12 :00 Démarche auprès de la compagnie d'aviation ( Hewa_Bora) pour confirmer les billets du 26/2. Le trajet nous permet d'admirer la débrouillardise des kinois en matière de transports en commun..

13 :00 Visite du chantier en cours pour l'installation du centre de recyclage sur un terrain de la zone portuaire. L'immeuble est financé par l'ONG " Vie Montante ".

15 :45 Dîner

17 :00 Excursion au fleuve Congo dans un village de pêcheurs, avec trajet en pirogue.

Le dimanche 24/2


10 :00 Visite d'une paroisse dans une jolie partie de la banlieue, desservie par des Frères Clarétains. Nous assistons à l'office religieux et aux prestations de plusieurs chorales de jeunes.

12 :00 Repas avec les Clarétains, ainsi qu'avec Rigobert (un Franciscain de passage) et Lucien (un séminariste de passage).

14 :00 Visite du Centre de formation des Clarétains installé dans un bâtiment datant d'avant l'indépendance.

16 :00 Visite du couvent des Petites sœurs des pauvres de Bergame, dans un ancien quartier résidentiel.

18 :00 Retour dans le centre et dîner en plein air au tomber du jour dans la famille de Sr Charlotte.

Le lundi 25/2


9 :30 Départ pour la ferme de Kindele, dans la banlieue. On y accède difficilement : la piste est étroite et en mauvais état, il faut traverser le ruisseau à gué, etc.
L'élevage de porcs et de poussins est soigné. Nous visitons deux salles de classe dans une école pour les enfants du village (il y a beaucoup à améliorer, car l'enseignement n'est vraiment pas fameux malgré la poudre aux yeux.). L'équipement aussi laisse à désirer (bancs, tableaux, sanitaires), mais nous prenons les dispositions pour y remédier.
Visite du dispensaire pour les pauvres : mieux vaut ne pas en parler. A ce moment, nous prenons pour règle de ne pas filmer ce qui nous paraît trop misérable. Il va de soi que nous sommes dans le tiers monde, et que la situation est partout précaire.

12 :00 Retour dans le centre ville (Hewa-Bora), particulièrement étouffant

14 :30 Poulet moambe préparé par Josée

16 :00 Visite de l'institution de Sr Felicitas à Kinshasa-Limete ; sont pris en charge les enfants des rues et les petites prostituées.. La Sr est une Espagnole, la seule européenne que nous rencontrerons lors de nos visites. Elle nous explique les problèmes familiaux qui mettent les enfants à la rue, leur cheminement pour en sortir. L'institution est fort efficace car les enfants sont bien scolarisés et bien intégrés socialement ; mais le budget est considérable. Nous convenons d'envoyer des vêtements pour les jeunes filles.

Le mardi 26/2


5 :40 Lever pour le départ à l'aéroport où nous emmène Sr Angélique. Problèmes normaux avec les bagages en excédent à cause de l'eau minérale (toujours nécessaire quand on s'écarte des zones commerciales), mais tout s'arrange.

10 :35 Décollage. Conversation avec une biologiste de Médecins sans frontières qui va tester à Lubumbashi un nouveau test de détection du choléra.

11 :30 Escale à Kananga (Centre Kasai)

14 :00 Atterrissage à Mbuji-Mayi, où Sr Angèle Thotho nous accueille pour nous conduire à Lukelenge . Palabres avec le fonctionnaire pour le paiement de la taxe d'entrée dans une région minière. (le prix d'un visa).

15 :00 Les premiers kilomètres sont carrossables, mais la suite est différente : rues défoncées, effondrées, pistes en mauvais état. Mais le couvent est superbe, propre et bien entretenu.

19 :00 repas en communauté puis préparation, sur la terrasse du jardin, du programme des prochains jours

Le mercredi 27/2


8 :15 lever tardif puis déjeuner avec Sr Thotho.

9 :00 Départ en voiture pour une institution d'orphelins que la fondatrice compte remettre aux mains des Srs Stigmatines. Nous sommes reçus avec de la bière et des morceaux de manioc grillé.

10 :00 Visite du dispensaire en voie d'installation. Manquent les équipements. Pour le surplus le bâtiment est correct et spacieux, mais à rafraîchir.

12 :00 Visite du terrain de Shibuka (25 ha) qu'il va falloir exploiter. Nous prélevons un échantillon de terre pour analyse de manière à déterminer le type de culture à installer. (résultat : pois de conserverie). Nous faisons la connaissance des orphelins qui y résident

15 :00 Visite de Shitenge : on descend vers la rivière par des pistes à peine carrossables. Partout les chercheurs de diamants creusent de petits puits. Nous visitons l'école de Sr Gertrude, remarquablement tenue (école primaire, secondaire, section coupe/couture). Nous promettons de renforcer la bibliothèque et de fournir quelques ordinateurs, des vêtements, et, si possible, des médicaments pour le dispensaire.

16 :00 Dîner avec Sr Gertrude

Le jeudi 28/2


8:00 Lever et visite de l'élevage de poules et de cochons des Srs.

11 :00 Trajet vers le centre ville pour confirmer les billets vers Lubumbashi. Ce n'est pas facile car le réseau internet est en panne. Nous visitons une téléboutique dans le quartier et nous essayons en vain d'entrer dans un commerce de diamants. ; de petites vieilles mendient devant les boutiques. L'essence à Mbuji-Mayi coûte 1,8 €/litre (le double de Kinshasa) ; on ne la prend pas à la station service, mais en très petites quantités chez des revendeurs au détail qui vident leur bidon de 3 litres dans leur réservoir

15 :30 Retour à Lukelenge. Repas et sieste sous un orage impressionnant.

20 :00 Soirée fort agréable au couvent (chants, danses, échange de cadeaux).

Le vendredi 29/2


7 :00 Lever.. ; Sr Thotho réussit enfin à confirmer le vol et fait enregistrer les bagages. Sr Lydie nous remet une lettre pour son frère, infirmier à Bruxelles ; nous la filmons aussi ; nous partons avec Sr Jacqueline à l'aéroport.

10 :00 Les contrôles sont passés sans difficultés, mais pour éviter à Monique une fouille en règle, Sr Thotho doit donner de l'argent aux policiers ; dès lors, elle ne nous quitte plus d'une semelle jusqu'à l'entrée dans l'avion.

12 :00 Lubumbashi ! Nous faisons la connaissance d'Hippolyte et de Marie-Thérèse venus nous accueillir .en compagnie d'une orpheline. Un quart d'heure de voiture, par des avenues convenablement carrossables, et nous arrivons au centre d'accueil des orphelins dans le quartier de Ruosha.

14 :00 Grand comité d'accueil : les orphelins, les bénévoles, le centre de gérontologie, etc. Discours et chants de bienvenue. Repas . Nous montrons à Hippolyte ce que nous avons apporté pour les orphelins et nous faisons un tri selon la destination. Nous visitons les locaux où sont accueillis les enfants des rues (toît en mauvais état, terre battue très irrégulière, pas de fenêtres, pratiquement pas d'éclairage, 3 matelas de feuilles dans ce qui sert de chambres, pour tout mobilier dans la salle à manger-living-dortoir :une table, quelques chaises; sans parler des abords négligés, etc)

Le samedi 1/3


8 :00 Lever ; petit déjeuner avec les Franciscains ; Préparation des vêtements à distribuer le matin

9 :00 Départ en voiture vers Kilobelobe où se trouve le champ de maïs qui nourrit les orphelins. Le trajet est agréable au début, puis nous vivons ¾ heure de toboggans dans les flaques et dans les trous. Du maïs à perte de vue.Nous avons une rencontre avec les villageois que nous payons pour travailler sur le champ avec le Père Hippolyte.

13 :00 Retour en ville ; repas chez le provincial des Franciscains puis au centre d'accueil, où nous attendent Pierre Kapishi, un ami de Marcelline et Vincent, et les orphelins pour qui on organise un petit banquet..

15 :00 Distribution de vêtements ; don de la machine à coudre aux responsables de la coupe/couture ; remise de l'argent reçu de Strasbourg, puis repos.

Le dimanche 2/3


8 :00 Lever pour aller à la messe à St Hubert. L'accueil y est très chaleureux , la chorale est épatante, et Hippolyte fait son show

10 :00 Visite du dispensaire en construction sur la route de Kipushi. Pierre nous explique les difficultés techniques et économiques rencontrées pendant la construction et nous montre l'état d'avancement des travaux. Cela avance bien ; une partie devrait pouvoir être mise en service ; mais il reste encore beaucoup à faire. Le projet paraît bien conçu et bien suivi. Nous nous rendons ensuite au domicile de Pierre qui nous présente sa femme et ses enfants. C'est un quartier neuf, donc une urbanisation sauvage ; le sol est en terre battue.

12 :00 Repas chez Marie-Thérèse et Dieudonné dans le centre de la ville.

17 :00 Retour au centre. Nous revisitons les locaux destinés à l'accueil des jeunes ; nous discutons sérieusement avec Hippolyte de l'avenir du centre.

Le lundi 3/3


Aujourd'hui nous nous levons plus tard. Le technicien auto nous remet un devis pour la réparation de la 4x4 du Père Hippolyte. Inutile de dire que chaque devis est affreusement gonflé.
Le directeur de l'école des orphelins nous prend en jeep.
Rencontre avec les enseignants ; Jean -Baptiste, le titulaire du degré primaire supérieur, est heureux de voir le matériel que nous avons amené.
Visite des classes ; elles ont l'air de fonctionner malgré le peu de moyens.
Les demandes portent sur des livres, des bancs pour une classe, un ordinateur et de la couleur pour tableau. On nous présente une petite fille estropiée, Flora, dont l'état exige une intervention médicale . Photos avec 2 classes.

15 :30 Rencontre (prévue à 14 :00 !) avec le Rotary (district Afrique équatoriale) ; résultats intéressants. Le gouverneur promet de s'intéresser aux travaux d'Hippolyte et à l'intervention médicale que doit subir la petite Flora.
Le soir Dieudonné vient nous prendre pour aller au resto grec, à l'ambiance sympathique, dont la cuisine nous paraît " très chère" ; mais l'ensemble est propre et convenable. Nous passons une excellente soirée, d'autant que Sr Thoto nous téléphone pour prendre de nos nouvelles.
En rentrant nous recevons le devis pour la remise en ordre des locaux d'accueil des jeunes ; après discussion, nous le corrigeons et nous préparons l'argent nécessaire pour commencer les travaux.

Le mardi 4/3


6 :30 Lever dans l'obscurité totale. Pas facile de terminer les valises dans ces conditions ! pendant que Jacques donne l'argent à Hippolyte, Monique annonce aux orphelins que les travaux vont bientôt commencer et leur demande de donner un sérieux xoup de main, puisqu'ils en seront les bénéficiaires

8 :00 Départ vers l'aéroport avec Hippolyte et Marie-Thérèse ; à l'entrée de l'aéroport, il faut beaucoup faire pression sur le garde pour qu'ils aient accès à la salle d'attente, malgré les badges officiels. Dernières photos et quelques larmes

10 :30 Décollage ; stop à Mbuji-Mayi, où Sr Thotho nous fait la surprise d'arriver sur le tarmac pour nous apporter un paquet oublié chez elle.

12 :00 A Kinshasa, c'est la canicule. Nous somes attendus par Elie, Josée et Evariste. Nous remettons nos montres à l'heure belge. Après l'enregistrement des bagages dans le centre ville, nous nous réfugions à Kinshasa-Limete dans la fraîcheur du couvent des Stigmatines ; le soir à l'aéroport, en attendant l'avion de nuit, nous nous installons dans un local climatisé. Et c'est le retour dans un avion quasi-vide. A Bruxelles, il gèle encore et la campagne de Namur est enneigée…..

Bref nous sommes très heureux d'avoir pu vivre cette série de rencontres plus ou moins préparées, heureux de l'accueil, des amitiés créées là-bas, des mouvements du cœur, des petits projets mis sur pied ou déjà entrepris et menés à bien à l'heure actuelle.
Il est clair qu'ils sont rassurés d'être un peu " tenus à l'œil " : cela les encourage de savoir que, de loin, nous nous intéressons à leur sort et que nous suivons le déroulement des opérations jusqu'à la réalisation finale.
De notre part, nous ne sortons pas indemnes de cette pourtant trop brève incursion dans les difficultés du tiers monde : cela a suffi à remettre en question plusieurs de nos critères de valeurs; cela relativise aussi certains détails que nous laissons trop souvent nous pourrir la vie ! Cela nous a montré l'importance de l'esprit d'ouverture, de simplicité, ; le moteur que représente la joie de participer. C'est l'accueil d'un vrai bonheur !

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